COMPAGNIE AR / Passages

Au centre, il y a cette boite en verre ; colonne transparente, étroite, comme étirée vers le ciel. Est-ce un refuge, une prison, un aquarium, un cocon ? Les parois sont invisibles, mais fixent des limites au vide. Par une trappe, une femme s’introduit dans l’espace restreint. Est-elle emprisonnée ou protégée ? Éloignée ou proche de nous ? Son visage se déforme, son corps se contorsionne et se lance dans une danse frénétique ; la peau frotte contre les vitres, la chair lutte et hurle en silence. La gravité n’existe plus ; le voyage se fait vertical et la transformation radicale. Assiste-t-on à la métaphore artistique de nos luttes intérieures ? La question restera en suspend – comme l’artiste ; et finalement peu importe, la beauté, la poésie et l’émotion l’emportant sur la raison. Captivant.

AR pour Alice Rende, contorsionniste, chercheuse et auteure italo-brésilienne, diplômée de l’École Nationale de Cirque du Brésil, de l’École Supérieure des Arts du Cirque de Toulouse et d’un doctorat en Arts du Spectacle à l’Université de Rio de Janeiro (rien que ça !). Sans conteste une artiste à suivre de (très) près – tant pour l’énergie qu’elle déploie dans ses solos que pour l’intelligence de son écriture, dynamitée par la volonté farouche de questionner les normes ancrées dans nos chairs.

Sur une idée originale et interprétation : Alice Rende. Création sonore : Chloé Levoy. Conception et construction de la scénographie : Benet Jofre. Remerciements : Roberto Magro. Production :  Clémence Drake. Soutiens : La Central del Circ, Fàbric de Creació, Barcelone, Espagne / Résidenza “Surreale’’, Ministère de la Culture et l’Héritage / la Région du Piedmont. Accueil en résidence : La Central del Circ, Barcelone, ES / FLIC scuola di circo, Turin, IT / La Grainerie, Toulouse, FR / Espai Obrador, Deltebre ES.

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